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Razika ADNANI, philosophe. Auteure, notamment, de La nécessaire réconciliation, livre de réflexion philosophique et morale sur la violence, édité en Algérie en 2013 chez Dalimen et en France en 2014 chez Upblisher.com. Razika ADNANI donne un cycle de conférences à l’Université Populaire de Caen sur le thème « Penser l’Islam ». Selon Razika Adnani  : « La violence est immorale par essence. Pourtant, elle s’affiche partout autour de nous et sa cruauté nous laisse souvent stupéfaits. On pense alors à la conscience morale : pourquoi ne nous empêche-t- elle pas de commettre un acte aussi abject ? Mais, il suffit d’écouter autour de nous parler de la violence pour réaliser que le problème réside la plupart du temps dans la conscience elle-même.  En effet, quand la conscience morale ne considère plus la violence comme quelque chose de mal, mais, au contraire, comme quelque chose de bien et peut-être même comme le suprême bien, rien ne peut arrêter la violence.  Seule une réconciliation avec la vraie morale, celle qui considère que la violence est un mal quelle que soit la finalité pour laquelle elle a été utilisée, peut rendre la  victoire sur la violence possible. Cela ne peut être possible que si tout croyant se réconcilie avec l’esprit pur de la religion, celui qui apaise et  réconforte l’être humain dans sa tourmente existentielle. Cependant,  beaucoup de cas de violence sont dus à une mauvaise relation avec soi. Or, il est impossible d’avoir une relation sereine et paisible avec l’autre si nous n’avons une relation sereine et paisible avec nous-mêmes. C’est pour cette raison qu’une réconciliation de chacun avec soi-même est aussi indispensable ».

Rédouane ABOUDDAHAB, Professeur de littérature américaine (Université du Mans. ) Il a publié, notamment (avec Etienne Duval), La violence et la parole – Lectures croisées de récits bibliques et coraniques, Editions Merry World, 2011, livre de réflexion sur la violence et son dépassement prenant appui sur un ensemble de récits bibliques et coraniques. Selon lui : « La violence, qui est consubstantielle à l’homme, est un champ de forces agissant objectivement (violence de l’instinct) mais surtout subjectivement (violence de la pulsion). Son étendue dans la culture est telle qu’elle arrive à confondre, dans une intrication d’affects tout à fait scandaleuse mais qui explique aussi sa constance, plaisir et souffrance, destruction et régénération. « Politiquement, la violence est adossée à des discours qui la justifient. Ontologiquement, elle renvoie à la notion de mal et à sa « permanence », comme disait Artaud. Artistiquement, ce mal s’avère producteur mais dans la mesure où l’artiste procède à sa conversion ou « sublimation » (ainsi que celle de la violence qu’il cause), en des configurations esthétiques et éthiques ». En s’appuyant sur la production créative d’un ensemble d’écrivains ayant, avec plus ou moins d’intensité, fréquenté la violence, Rédouane ABOUDDAHAB propose de débattre des virtualités conciliatrices dont l’art est le lieu de gestation et de réalisation.

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